Les DSI (Direction des Systèmes d’Information) parfois nommées DI, DOSI ou encore DSIN ont été la clé du passage réussi au travail à distance : maintenant que le travail est fait, une autre série d’exigences leur est adressée.
Alors que la plupart des dirigeants d’entreprise conviendront que les services numériques sous-tendent une organisation prospère, ils n’ont jamais vraiment voulu en savoir plus. Tout a changé au cours du dernier mois. Soudain, à la suite de l’épidémie de coronavirus, la technologie compte plus que jamais pour tous les professionnels.
Les managers qui n’avaient jamais fait de visioconférence il y a quelques mois passent maintenant la majorité de leurs journées de travail sur Zoom ou Teams et débattent de ce qui est le mieux. Ils ne voudraient peut-être pas passer des heures par jour à gérer virtuellement des personnes, mais ils sont reconnaissants de pouvoir le faire.
Et c’est grâce au DSI ou CIO en anglais, que les entreprises peuvent continuer à travailler. En tant que responsable de la mise en œuvre de la technologie, le DSI a un rôle unique à jouer pour aider les organisations à faire face à la montée de l’intérêt pour les services numériques.
Comme le suggère le cabinet de conseil McKinsey, les DSI ont collectivement fait face au plus grand défi de leur carrière en raison de COVID-19. Ils ont eu l’occasion de prouver leur valeur à l’entreprise et c’est un défi que les dirigeants informatiques engagés ont accepté, explique Simon Liste, directeur des technologies de l’information au Pension Protection Fund (PPF).
« Le COVID-19 a démontré à quel point la technologie est cruciale pour l’entreprise », dit-il.
McKinsey est d’accord, suggérant que les DSI qui prouvent leur valeur pour l’entreprise ont maintenant la possibilité d’émerger avec une réputation de leadership efficace. Les faits suggèrent que les décisions rapides des DSI contribuent déjà à faire une énorme différence.
Au PPF, Monsieur Liste a travaillé rapidement pour établir une stratégie de télétravail sécurisée pour l’entreprise. Les DSI d’organisations préparées ont pu créer une stratégie de télétravail en quelques jours, sans même attendre des semaines voire des mois.
Les implémentations d’applications basées sur le cloud et de réseaux privés virtuels prennent en charge des opérations efficaces et sécurisées, même à un moment où des milliers d’employés de bureau sont déplacés chez eux en raison de règles de distanciation sociale.
Faire face à la crise digitale en trois étapes
Bien que McKinsey louange l’effort des DSI pour maintenir leurs activités, le cabinet de conseil suggère qu’une stratégie efficace pour faire face à la crise comporte en fait trois étapes distinctes. La première est d’assurer la stabilité et la continuité des activités. Deuxièmement, l’institutionnalisation de nouvelles méthodes de travail. Troisièmement, tirer parti des meilleures pratiques de la crise pour créer un changement technologique durable.
Les DSI qui souhaitent émerger avec une nouvelle réputation de leadership devront fournir des résultats à travers ces trois étapes. Dans la plupart des organisations, nous sommes probablement quelque part entre la première et la deuxième étape en ce moment. La plupart des responsables informatiques auront créé, en quelques semaines à peine, une plateforme permettant à l’organisation de travailler à distance. Le défi de la deuxième étape de la crise sera de la maintenir à moyen et long terme.
Au cours de cette deuxième étape, les DSI devront une fois de plus prouver leur nouvelle valeur à l’entreprise. Les décisions technologiques qui semblaient justes au début de la crise peuvent sembler une erreur une fois que les équipes informatiques ont eu le temps de réfléchir à la façon dont ces outils sont maintenus, en particulier lorsque du support doit avoir lieu à domicile dans de nombreux cas.
Le responsable du numérique et de l’information du conseil municipal de Leeds, M. Dylan Roberts, confirme que toute stratégie de télétravail est un travail en cours. Il dit qu’il est tout simplement « impossible de penser à tout ».
M. Roberts dit que l’une des leçons qu’il a tirées de la première étape de réponse à la crise est qu’il est important pour les DSI de penser à un soutien de haut niveau dans la deuxième étape de la réponse des entreprises à la crise. Jusqu’à 95% du travail de support peut être effectué à distance et les organisations doivent réfléchir à la façon de maintenir une présence technique sur site en cas de problèmes plus graves.
Des débats importants sur l’utilisation de la technologie sont à venir
Les économies commencent à assouplir leurs règles de confinement et certains travailleurs auront la possibilité de retourner sur le lieu de travail. C’est alors que la deuxième étape de la crise commencera à se fondre dans la troisième. À ce stade, les DSI qui ont jusqu’à présent prouvé leurs références en matière de leadership seront ensuite impliqués dans d’importants débats sur l’utilisation de la technologie pour soutenir un changement durable dans la manière et l’endroit où nous travaillons.
Les responsables informatiques devront travailler en étroite collaboration avec leurs homologues RH au cours de cette troisième étape pour développer une stratégie de transformation à long terme. De nombreux travailleurs continueront de travailler à domicile en raison des règles de distanciation sociale. L’excellent travail des équipes informatiques au début de cette crise a prouvé que les entreprises peuvent utiliser les services numériques pour aider les employés à travailler depuis n’importe quel endroit à plus long terme.
Ces expériences positives auront un impact durable sur les entreprises, les enseignements tirés de la crise étant susceptibles de conduire à un changement permanent des modèles opérationnels. Enhardis d’avoir vu l’efficacité du travail à distance en action, de nombreux chefs d’entreprise se demanderont pourquoi leurs entreprises dépensent des milliers de francs pour maintenir un espace de bureau dans les emplacements du centre-ville.
Cela pourrait également signifier avoir des décisions difficiles à prendre. Selon l’analyste Gartner, bon nombre des implications financières de COVID-19 se feront sentir dans le département informatique. Cela suggère que la réduction des coûts sera courante, car les dirigeants cherchent à conserver de l’argent là où ils le peuvent. Pour le DSI, cela pourrait signifier suspendre les dépenses non essentielles, ne serait-ce que pour pouvoir augmenter les dépenses en ordinateurs portables, moniteurs et appareils mobiles, logiciels en tant que service (SaaS) et VPN pour prendre en charge les travailleurs à distance. Cela pourrait également impliquer de revoir tous les projets pour voir lesquels, à la lumière de la situation changée, sont maintenant essentiels ou doivent être abandonnés.
Le nouveau rôle stratégique des DSI dans les directions d’entreprises
Les DSI joueront un rôle clé dans tous les débats sur la forme future de l’espace de travail. La nature sous-jacente de la technologie aux opérations commerciales signifie que les responsables informatiques ont déjà été chargés dans de nombreuses organisations de réfléchir à la façon dont l’espace de bureau peut être utilisé plus efficacement. C’est le cas de M. Liste, à qui il a été demandé de prendre le contrôle de la gestion des installations au PPF.
Il s’attend à ce que cette augmentation de responsabilité dans d’autres domaines fonctionnels soit une tendance croissante dans le leadership informatique à l’avenir. Gartner prévoit également que les DSI auront une responsabilité du changement de culture équivalent aux directeurs des ressources humaines d’ici 2021. Cette présence accrue dans les débats au niveau de direction sera probablement cruciale au cours de cette année. Les entreprises se concentrant sur l’utilisation de la technologie pour les aider à survivre autant qu’à prospérer.
« Il s’agit de la culture et de la transformation d’une organisation et de la façon dont elle adopte le numérique. Il s’agit de toujours garder à l’esprit votre objectif, de penser à ce que vous faites en tant qu’entreprise et de se concentrer sur la façon dont la technologie peut compléter cet objectif à l’avenir », dit-il.